26 décembre 2021

Humble mangeoire ou salle commune ?

Humble mangeoire ou salle commune ?

Homélie – Messe de la nuit de Noël – 24 décembre 2021 – Anderson Rodrigues da Silva, diacre

 

“Elle l’emmaillota et le coucha dans une mangeoire, car il n’y avait pas de place pour eux dans la salle commune”.

 

Frères et sœurs,

 

Je voudrais commencer cette homélie par une question : sommes-nous plutôt “humble mangeoire” ou plutôt “la salle commune” ? Je n’apprécie pas les discours binaires, mais quand même, est-ce que le Seigneur Jésus trouve sa place dans notre cœur ce soir ?

 

Comprenez bien ceci : le Seigneur ne nous demande pas de l’accueillir avec un cœur parfait. Il n’attend pas que notre cœur soit un trône majestueux. Il veut que nous l’accueillions ce soir, mais aussi à chaque moment où il vient dans nos vies, avec ce cœur qui est le nôtre. Peu importe les limites de ce cœur, peu importe ses imperfections.

 

C’est notre penchant “païen” qui veut toujours offrir un beau trône majestueux pour Dieu. D’une certaine façon c’est normal, parce que notre grand Dieu est digne du mieux que nous pouvons lui offrir. Cependant, la volonté de Dieu fut que Jésus naisse dans une étable, et qu’il soit couché dans une pauvre et humble, peut-être même, un peu sale, mangeoire. Alors, qui sommes-nous pour prétendre l’accueillir dans un cœur en or.

 

Et si vous avez aussi l’impression d’avoir raté la préparation à ce Noël, si vous avez l’impression que l’Avent n’a pas été très fructueux – ah ! j’ai mangé tous les chocolats du calendrier de l’Avent en trois jours, et je n’ai même pas lu les versets de la bible qui allaient avec -, si vous avez finalement l’impression de ne pas avoir avancé sur le chemin de la confiance en Dieu, alors vous faites tout simplement l’expérience de votre pauvreté. Mais c’est dans ta pauvreté, dans ma pauvreté, que Dieu veut se reposer ce soir, et tout au long de notre vie sur cette terre.

 

C’est aussi dans cette pauvreté rachetée, car ce soir ce n’est pas simplement un petit bébé mignon qui est né, mais c’est le Dieu sauveur et libérateur, donc c’est aussi dans ma pauvreté rachetée que Dieu veut manifester son salut à tous les hommes. Si j’accueille Dieu c’est aussi pour le monde : “vous êtes sel de la terre”, n’oubliez pas !

 

Comment par ma vie Dieu manifeste son salut à tous les hommes ?

Par notre cœur. Le cœur d’un chrétien de plus en plus semblable au cœur de Dieu. Un cœur humble comme la mangeoire. Un cœur qui n’est pas orgueilleux, qui ne prétend pas tout savoir, un qui se laisse toucher par la misère des hommes et des femmes de notre temps. Voilà comment Dieu manifeste son salut à tous les hommes.

 

Frères et sœurs, le peuple qui marchait dans l’ombre d’une société qui perd son espérance dans l’homme, d’une société qui perd son espérance dans la vie ; qui vit sous l’ombre de la peur d’omicron, ou sous l’ombre de la peur face à la mort, de la peur face à la maladie et tant d’autres conflits et détresses, nous sommes ce peuple et cette société est la nôtre. Le prophète Isaïe parle de nous !

 

Mais il dit aussi de nous : pour cette société-là une lumière s’est levée. C’est le Christ, le Seigneur. Et il vient avec puissance, encore aujourd’hui. Et il vient avec la puissance de sa paix, qui n’est rien d’autre que sa présence. Et les fruits de sa présence sont la joie, l’allégresse et la réjouissance, comme nous dit la première lecture de ce jour.

 

Donc, pour terminer, frères et sœurs, je vous souhaite et je demande à l’Esprit Saint de nous donner ce cadeau (et c’est cela qu’il nous faut retenir ce soir) : être des humbles mangeoires vers qui d’autres viendront, comme les bergers à Bethléem qui vont à la mangeoire de l’enfant Jésus, partager de la joie de cette naissance.

Amen.

 

Anderson, diacre

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