Homélie Toussaint 2021 – Bruz
Heureux, Heureux, Heureux… Qui n’a pas envie d’être heureux ? Pourtant à cette question, peu osent répondre franchement qu’il veut l’être…
Car oui, nous voulons tous être heureux. C’est évident. Mais il y a :
- La maladie de ma belle-sœur
- Le prix de l’essence qui ne cesse d’augmenter
- Les grands dirigeants de la planète qui n’arrivent pas à se mettre d’accord pour la protéger
- La solitude des personnes âgées
- Le décès injuste d’une jeune mère de famille
Etc… etc… etc… Nous pourrions encore allonger la liste.
Oui nous voulons être heureux. Mais la vie parfois plombe notre moral.
Alors comment faire ? Qui nous montrera le chemin ?
Pour répondre à cette question, le Pape François prenait un exemple dans un texte qu’il adressait particulièrement aux jeunes. Il écrit : « c’est vrai le monde numérique, les réseaux sociaux, peut exposer au risque du replis sur soi, de l’isolement ou du plaisir vide. Mais dans cet univers des jeunes sont aussi créatifs, parfois géniaux. » Il prend l’exemple d’un jeune italien Carlo Acutis. Durant sa courte vie (il est mort à 15 ans d’une leucémie foudroyante) il va utiliser les réseaux sociaux pour partager sa foi aux autres jeunes. Le 10 octobre 2020 il a été proclamé bienheureux : première étape avant de devenir un Saint officiel.
Car la voilà, frères et sœurs, la voie du bonheur : c’est la sainteté. Nous le savons, les saints et les Saintes que nous fêtons aujourd’hui sont « le peuple immense, cette foule de toutes nations, peuples, tribus et langues » qui sont dans le bonheur infini près de Dieu.
Pour la sainteté : ce n’est pas celle des autres qui compte : c’est la nôtre ! Le petit grain de sel de sainteté que nous ajouterons à l’océan du monde et qui le fera aller mieux. Ainsi, si nous voulons le bonheur, il nous faut marcher avec confiance vers la sainteté.
Comment ? Comment devenir un saint ? Connaissez-vous l’histoire du boulet de canon de Saint Ignace de Loyola ? Saint Ignace, un basque espagnol à la tête dure, voulait être un grand soldat. Mais au cours d’une bataille à Pampelune en 1521, un boulet de canon va lui fracasser la jambe et l’obliger à rester alité de très nombreux mois. Boiteux, il ne pourra donc plus être un beau chevalier à la cour du roi. Mais il va devenir soldat de Dieu. Ainsi commence vraiment son chemin de sainteté dont nous célébrons cette année le 500é anniversaire. Avec quelques compagnons, il va fonder à Paris la compagnie des jésuites dont est issue l’actuel pape François.
La sainteté réelle est donc dans la pauvreté, la simplicité et non pas dans les exploits prestigieux. Le pape François a une très belle expression : il parle des saints de la porte d’à côté. « J’aime voir la sainteté dans le patient peuple de Dieu : chez ces parents qui éduquent avec tant d’amour leurs enfants, chez ces femmes et ces hommes qui travaillent pour apporter du pain à la maison, chez les malades… c’est cela la sainteté de la porte d’à côté, de ceux qui vivent proches de nous et sont un reflet de la présence de Dieu ».
Chers amis, je voudrais que maintenant, apparaisse à votre esprit un visage d’un de ces saintes ou saints de la porte d’à côté. Une personne que vous connaissez, que vous côtoyez, qui est pour vous un Saint ou une sainte du quotidien. Posons-nous la question : pourquoi ? En quoi il où elle est le reflet de la présence de Dieu ? un Dieu fidèle, un Dieu patient, un Dieu compatissant ou un Dieu joyeux.
Jésus nous l’a dit dans l’évangile de ce jour de Toussaint : sont heureux, non pas ceux qui brillent, ceux qui se voient un peu trop à la longueur des magazines ou des affiches publicitaires, non. Heureux sont ceux qui sont capables de transformer la blessure d’un boulet de canon en une chance, une opportunité pour être meilleur, pour vivre mieux. Le pape François écrit encore : « Laissons-nous encourager par les signes de sainteté que le Seigneur nous offre à travers les membres les plus humbles de son peuple. » Une fois encore il nous redit que l’appel à la sainteté est pour tous ceux qui croient au Christ. « Ils sont appelés par Dieu chacun dans sa route à une sainteté dont la perfection est celle même de Dieu. »
Que notre modèle de sainteté soit notre voisine ou sainte Thérèse de Lisieux, la si touchante petite Thérèse. Qu’il soit notre instituteur ou le bienheureux Charles de Foucauld : il y a un chemin pour chacun d’entre nous, un chemin vers la sainteté, un chemin vers le bonheur et la joie !
Alors qui veut être heureux ? Si nous sommes encore timides pour répondre à cette question, n’ayons pas peur de répondre dès maintenant : « oui je veux être un saint, une sainte d’aujourd’hui qui trace sa route humblement dans les difficultés de la vie mais qui avance avec assurance vers le bonheur et la joie infinie promis par le Seigneur. »
Comme le disait sœur Emmanuelle, la Sainte des chiffonniers du Caire : Yalla ! En avant !
Père Olivier ROY +
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